La douleur chronique post-opératoire est une complication malheureusement plus fréquente qu’on ne l’imagine d’une opération quelle qu’elle soit. L’incidence des douleurs chroniques postopératoires est de l’ordre de 20 à 30%, toutes chirurgies confondues.
L’apparition de telles douleurs (persistant plus de 3 mois après la chirurgie) dépend d’un certain nombre de facteurs reconnus. Les facteurs de risque sont l’âge, le sexe (les femmes sont plus souvent sujettes à ce type de douleurs), l’histoire douloureuse pré-opératoire ou post-opératoire immédiate, le type de chirurgie ainsi que des facteurs génétiques ou psycho-sociaux. Ce type de douleurs chroniques peut partiellement être prévenu par des programmes de préparation à la chirurgie.
Douleurs chroniques après chirurgie du sein
La chirurgie du sein n’échappe pas à cette potentielle complication puisque, selon les séries, près de la moitié des patientes ayant subi une chirurgie du sein présentent des douleurs chroniques. La technique opératoire utilisée et la nécessité d’un abord chirurgical du creux axillaire ou la nécessité d’une radiothérapie complémentaire jouent également un rôle dans le développement ou la persistance de telles douleurs. Leur traitement est basé sur des médications spécifiques, l’application de patchs de substances choisies. Des manoeuvres infiltratives (blocs des nerfs intercostaux aux anesthésiques locaux par exemple) peuvent déboucher sur des traitements de cryothérapie (thérapie par le froid, à l’aide d’une sonde introduite à proximité du nerf ou des nerfs concernés). La thérapie de rééducation sensorielle, proposée souvent par des ergothérapeutes spécialisés, est parfois proposée avec succès. Des techniques de stimulation de nerfs périphériques, de la moelle ou du cerveau peuvent être recommandées tout comme des techniques d’apprentissage de l’autohypnose.
Douleurs chroniques après cure de hernie inguinale
Des douleurs chroniques suffisamment intenses pour altérer l’activité quotidienne, après une cure de hernie inguinale, surviennent avec une incidence de 10 à 20%. La chirurgie minimalement invasive semble avoir un taux de complications douloureuses moins élevé que la chirurgie dite « ouverte » mais cela n’est pas retrouvé dans toutes les séries. Il existe principalement deux types de douleurs chroniques après chirurgie de l’aine, la douleur liée au traumatisme tissulaire, et la douleur neuropathique en relation avec une lésion nerveuse. Une évaluation clinique est essentielle pour faire la différence entre ces deux entités, car l’étiologie a un impact sur le traitement.
Les traitements qui pourront être proposés sont divers, une nouvelle fois selon le type de douleur ressentie.
Des traitements médicamenteux, ciblés individuellement sur le type de douleur, tout comme des traitements par perfusions intraveineuses de médicaments peuvent se justifier.
Des blocs nerveux (blocs de nerfs ciblés) peuvent avoir un double rôle à la fois diagnostique et thérapeutique. Ces blocs peuvent être uniques ou répétés et déboucher ou non sur des traitements de « dénervation » (modifiant ainsi le fonctionnement des nerfs en question), par des ondes de radiofréquence ou par le froid (via des sondes de cryothérapie).
L’implantation de systèmes de stimulation de nerfs périphériques, de racines nerveuses, voire de la moelle épinière, procédures minimalement invasives, peut être proposée dans le cas de douleurs particulièrement rebelles.
Douleurs chroniques après chirurgie du thorax
La chirurgie du thorax (liée au traitement du cancer du poumon, au traitement du pneumothorax, lors de chirurgie du cœur ou du traitement de toute autre affection) est une chirurgie relativement peu fréquente mais qui amène à un taux de douleurs chroniques post-opératoire très élevé, pouvant atteindre jusqu’à 35% dans certaines séries.
Là aussi les douleurs peuvent avoir diverses origines et un diagnostic spécialisé permet de différencier les traitements potentiellement efficaces.
Des traitements médicamenteux, ciblés individuellement sur le type de douleur, tout comme des traitements par perfusions intraveineuses de médicaments peuvent se justifier.
Des blocs nerveux (blocs de nerfs ciblés), en particulier des blocs des nerfs intercostaux, peuvent avoir un double rôle à la fois diagnostique et thérapeutique. Ces blocs peuvent être uniques ou répétés et déboucher ou non sur des traitements de « dénervation » (modifiant ainsi le fonctionnement des nerfs en question), par des ondes de radiofréquence ou par le froid (via des sondes de cryothérapie).
En cas d’inefficacité, l’implantation de systèmes de stimulation de nerfs périphériques, de racines nerveuses, voire de la moelle épinière, procédures minimalement invasives, peut être proposée dans le cas de douleurs particulièrement rebelles.
Douleurs chroniques après autres chirurgies
Si la chirurgie du thorax, la chirurgie du sein ou la chirurgie de la hernie inguinale sont des chirurgies à haut potentiel de développement de douleurs chroniques, ces chirurgies ne sont pas les seules.
En effet, la chirurgie de prothèse de hanche ou du genou (jusqu’à plus de 20 % de douleurs chroniques selon les séries), la chirurgie urologique ou gynécologique (autre que le sein, avec des taux de l’ordre de 15%), la chirurgie mandibulaire (10%), les prélèvements d’organe chez donneur vivant (9%) les amputations (50 à 85%) ou même une chirurgie aussi fréquente que la chirurgie des varices (de l’ordre de 5%), tout comme d’ailleurs tout type de chirurgie peut aboutir à un syndrome douloureux chronique.
Le traitement de ces douleurs est de même type que pour les douleurs déjà citées :
Des traitements médicamenteux, ciblés individuellement sur le type de douleur, tout comme des traitements par perfusions intraveineuses de médicaments peuvent se justifier.
Des blocs nerveux (blocs de nerfs ciblés) peuvent avoir un double rôle à la fois diagnostique et thérapeutique. Ces blocs peuvent être uniques ou répétés et déboucher ou non sur des traitements de « dénervation » (modifiant ainsi le fonctionnement des nerfs en question), par des ondes de radiofréquence ou par le froid (via des sondes de cryothérapie).
En cas d’inefficacité, l’implantation de systèmes de stimulation de nerfs périphériques, de racines nerveuses, voire de la moelle épinière, procédures minimalement invasives, peut être proposée dans le cas de douleurs particulièrement rebelles.
Pour ces douleurs comme pour bon nombre d’autres douleurs chroniques, un soutien psychologique (via des psychologues spécialisé(e)s dans ce domaine) peut être proposé et bénéfique. Des séances d’hypnose médicale (par un(e) médecin spécialisé(e) ou une infirmière spécialisée) ou des séances d’acupuncture peuvent amener tout ou partie de la réponse thérapeutique.