(Source EFIC)
La douleur représente l’une des affections les plus courantes en Europe et dans le monde, étant la principale raison de consultation médicale et la première cause d’invalidité et de diminution de la qualité de vie. Son impact varie fortement selon les contextes socio-économiques, affectant particulièrement la capacité de travail et augmentant l’absentéisme. Ce fardeau croissant met en péril la pérennité des systèmes de santé et sociaux européens. Malgré cela, la recherche sur la douleur reste largement sous-financée par rapport à d’autres domaines, ce qui aggrave le problème.
Selon l’étude Global Burden of Diseases (2020), les pathologies douloureuses, telles que les céphalées (migraine) et les troubles musculo-squelettiques (lombalgie, arthrose), figurent parmi les principales causes d’années vécues avec un handicap (YLD). Par exemple, les maux de dos et les migraines sont responsables de 57,6 millions et 45,1 millions d’années de vie perdues respectivement.
En Europe, avec une population de 740 millions d’habitants, 20 % souffrent de douleurs chroniques (persistant au-delà de trois mois), soit environ 150 millions de personnes. Cette prévalence équivaut à la population combinée de l’Allemagne et de la France.
La douleur a des conséquences dévastatrices sur les personnes touchées : elle limite leurs activités quotidiennes, perturbe leur sommeil et impacte leur bien-être psychologique. Elle est associée à des comorbidités graves telles que la dépression, le cancer et les maladies cardiovasculaires, réduisant souvent l’espérance de vie. Les proches en subissent également les répercussions, qu’il s’agisse de stress émotionnel, de charges financières ou de responsabilités accrues en matière de soins, menant parfois à l’épuisement.
Actuellement, 40 % des patients européens souffrant de douleurs chroniques ne parviennent pas à contrôler leur douleur de manière satisfaisante. Les lacunes dans la recherche et la compréhension des pathologies douloureuses, ainsi que l’insuffisance des données comparatives entre pays européens, freinent les avancées nécessaires. Adopter des stratégies de recherche et des recommandations ciblées est essentiel pour mieux cerner l’impact sociétal de la douleur et améliorer la prise en charge.